« Vous ne pouvez pas empêcher les vagues, mais vous pouvez apprendre à surfer. »
— Jon Kabat-Zinn
Stress et anxiété : quelles différences ?
Bien qu’ils soient souvent confondus, le stress et l’anxiété sont deux états psychologiques distincts, avec des caractéristiques et des origines différentes.
Par ailleurs, les angoisses dont on entend aussi parler, représentent quant à elles des manifestations intenses et soudaines d’anxiété, souvent accompagnées de symptômes physiques très marqués comme des palpitations, des sueurs ou des vertiges. Une crise d’angoisse peut être extrêmement déstabilisante et donner l’impression d’un danger imminent ou d’une perte de contrôle.
Ces trois états peuvent être liés : un stress chronique peut évoluer en anxiété, et celle-ci peut se manifester par des crises d’angoisse.
Le stress
Une réponse naturelle
C’est une réponse naturelle de l’organisme face à un défi ou une pression extérieure (travail, examens, événement important).
temporaire
Il est souvent temporaire et disparaît lorsque la situation stressante est résolue (généralement il n’excède pas les 20min).
symptômes
Symptômes courants : accélération du rythme cardiaque, tension musculaire, irritabilité, gorge nouée, poids dans l’estomac.
gestion simple
Le stress se gère facilement via des techniques de respiration ou de méditation de pleine conscience par exemple
L’anxiété
projection future
Contrairement au stress, l’anxiété est une anticipation excessive d’un danger futur ou d’un problème hypothétique.
persistante
Elle persiste même en l’absence de menace réelle ou identifiable.
symptômes
Symptômes courants : inquiétudes constantes, fatigue, troubles du sommeil, sensation d’oppression.
gestion complexe
L’anxiété nécessite généralement une prise en charge auprès d’un professionnel en santé mentale avec la psychothérapie notamment ou bien lorsqu’elle persiste trop un traitement anxiolytique peut être prescrit pr un médecin.
L’anxiété en chiffres
Ces chiffres montrent à quel point il est crucial de trouver des stratégies pour mieux gérer ces états.
Personnes souffrant d’anxiété dans le monde (OMS)
264M
Consultations médicales liées au stress chronique
80%
Du stress à l’anxiété : comment ça marche ?
Les modèles explicatifs de ces deux phénomènes
Modèle transactionnel du stress (Lazarus&Folkman, 1984)
Lorsque la détresse survient, le modèle montre que la personne revient à une nouvelle évaluation de la situation. Ce processus peut soit aggraver le stress (si les ressources perçues restent insuffisantes), soit offrir une opportunité de s’adapter et de trouver des solutions. Le modèle met ainsi en lumière l’importance de l’évaluation subjective et de la perception des ressources dans la gestion du stress.
Syndrome général d’adaptation au stress (Selye, 1974)
Ce modèle explique comment le corps répond au stress de manière progressive. Si le stress persiste, l’épuisement peut survenir, rendant le corps vulnérable à des troubles physiques ou psychologiques liés à cette surcharge prolongée. Cela met en évidence le lien entre stress chronique et dysfonctionnements corporels.
Anxiété et autres troubles
L’anxiété ne vient pas toujours seule. Elle est fréquemment associée à d’autres troubles psychologiques ou physiques, ce qui peut compliquer son identification et sa prise en charge. Parmi les comorbidités courantes, on retrouve :
Quand et comment chercher de l’aide ?
Si le stress ou l’anxiété devient envahissant et altère votre qualité de vie, il est temps de consulter un professionnel. Voici un aperçu des approches éprouvées :
Thérapies cognitivo-comportementales et émotionnelles (TCCE) : Reconnaître les pensées automatiques négatives et les remplacer par des schémas plus rationnels. Introduire des comportements nouveaux, comme l’exposition à des situations anxiogènes pour diminuer les évitements et les cercles vicieux de l’anxiété. Apprendre à reconnaître, accepter et réguler les émotions liées à l’anxiété, plutôt que de les refouler ou les éviter.
Psychologie positive : Identifier les forces personnelles et développer des émotions positives pour contrer l’impact des pensées anxieuses.
Relaxation et pleine conscience (Mindfulness) : Techniques de méditation pour se recentrer sur le moment présent et réduire les ruminations mentales.
Thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) : Apprendre à vivre avec les pensées anxieuses sans les combattre, tout en se concentrant sur ce qui est vraiment important pour soi.
Activité physique régulière : Favorise la production d’endorphines et réduit les tensions physiques.
Respiration contrôlée et exercices de relaxation : Techniques simples pour apaiser rapidement les manifestations physiques du stress et de l’anxiété.
Aménagement du mode de vie : Réduire les facteurs de stress évitables, comme la surcharge de travail ou le manque de sommeil.
Les traitements médicamenteux peuvent être envisagés lorsque les symptômes deviennent handicapants et affectent profondément la qualité de vie, lorsque les approches psychothérapeutiques seules ne suffisent pas ou ne sont pas accessibles immédiatement. Le traitement est prescrit par un médecin généraliste ou un psychiatre qui évalue les bénéfices/risques en fonction de votre situation personnelle.
Les anxiolytiques : Utilisés pour soulager les symptômes aigus d’anxiété ou les crises d’angoisse sévères. Ils agissent rapidement en réduisant l’hyperactivité du système nerveux central (Benzodiazépines). Ils sont généralement prescrits pour des périodes courtes en raison du risque de dépendance. Ils ne traitent pas la cause de l’anxiété mais offrent un soulagement temporaire.
Les antidépresseurs : Efficaces pour traiter les troubles anxieux généralisés, les phobies sociales, le trouble panique, et les troubles anxieux associés à une dépression. Ils régulent les neurotransmetteurs (sérotonine, noradrénaline) pour réduire les symptômes sur le long terme (ex : ISRS – Inhibiteurs Sélectifs de la Recapture de la Sérotonine ; IRSNa – Inhibiteurs de la Recapture de la Sérotonine et de la Noradrénaline). L’effet n’est pas immédiat (généralement 2 à 6 semaines pour ressentir une amélioration). Peut provoquer des effets secondaires au début (nausées, fatigue, insomnie), qui s’estompent souvent avec le temps.
Il est crucial de demander de l’aide si :
Vous ressentez une tension permanente sans raison apparente.
Vous avez des crises d’angoisse régulières ou des symptômes physiques inquiétants.
Votre qualité de vie (sommeil, relations, travail) est affectée.